L’un des slogans les plus martelés depuis des décennies par les différentes organisations et associations qui œuvrent à la sécurité routière est « Partageons la route ». C’est une évidence, mais pas encore pour tout le monde et pas non plus pour les conducteurs de véhicules électriques. C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée par Numerama, grand partisan pourtant de la « révolution électrique » et de la « mobilité du futur », sur les comportements constatés cet été lors des grands chassés-croisés automobiles aux bornes de recharge dites publiques, c’est-à-dire accessibles au public. L’enquête est même sous-titrée : « L’enfer, c’est les autres ». Car l’autonomie réelle des véhicules électriques et la possibilité de réaliser des trajets longs dans de bonnes conditions d’usage, de confort et de temps passé dépendent plus de l’accès facile à des bornes de recharge rapide que des performances techniques réelles ou promises des voitures.
Libérer la place de recharge au plus vite, un vœu pieu
Pour Numerama, un guide de bonne conduite devrait même être livré obligatoirement avec tout véhicule électrique tant les comportements sont parfois problématiques, notamment sur les autoroutes et les grands axes des migrations estivales où les bornes sont toujours en nombres insuffisants. « Sur les stations rapidement sursollicitées, le bon sens voudrait que l’on essaye de libérer la place de recharge au plus vite. Il y a hélas un fossé énorme entre la théorie et la pratique. Il est trop fréquent de croiser plusieurs voitures branchées dépassant les 90 %… Certains électromobilistes n’en ont absolument rien à faire que 4 voitures attendent pour une borne : ils sont là, ils y restent jusqu’à atteindre 99 % de batterie. Sachant qu’il faut généralement 2 fois plus de temps pour passer de 80 à 100 %, que de 10 à 80 %, c’est un comportement à la fois complètement ridicule et égoïste. », souligne Numerama.
Des remorques, des caravanes et des hybrides rechargeables
Et ce n’est pas tout. Il est parfois reproché à juste raison à des conducteurs de véhicules thermiques de squatter les places devant les bornes. Mais il arrive parfois aussi que les mêmes bornes soient « privatisées » par des voitures électriques ventouses qui ne chargent même pas. En théorie, ces véhicules peuvent se faire verbaliser d’une amende de 35 euros pour stationnement gênant et risquer éventuellement une mise en fourrière. En pratique, cela ne se passe presque jamais sur les grands axes routiers, un peu plus dans les villes.
Il y a aussi le problème des remorques et des caravanes tractées par les véhicules électriques. Non seulement, cela réduit considérablement l’autonomie réelle des voitures, mais en outre recharger les batteries, plus souvent, devient un véritable parcours du combattant. La plupart des stations de recharge rapide ne sont absolument pas conçues pour permettre la recharge des véhicules longs, ce qui pose aussi des problèmes aux grands utilitaires. Résultat : certains automobilistes font comme ils peuvent et se garent à cheval sur plusieurs places…
Et ce n’est même pas tout, on trouve aussi des hybrides rechargeables aux bornes rapides, ce qui n’a aucun sens sur les longs trajets de vacances puisque ces véhicules fonctionnent alors essentiellement avec leur moteur thermique. En plus, ces véhicules se rechargent souvent à vitesse lente… Dernier coup de colère de Numerama : « à tous les utilisateurs de stations de recharge, par pitié, arrêtez de vous comporter comme des cochons. Ne laissez pas vos déchets sur place, même s’il manque des poubelles ou qu’elles sont pleines. Certaines stations sont trop rapidement transformées en porcherie, respectez ceux qui viennent après vous ».
