La faillite aux Etats-Unis de la Silicon Valley Bank (SVB) suivie dans un mouvement de panique bancaire par celle de la Signature Bank et dans la foulée le plongeon des places boursières mondiales ont un sérieux impact sur les prix de l’énergie et notamment les cours du pétrole. Certains analystes financiers craignent une transmission rapide à l’économie réelle de la perte de confiance dans le système bancaire américain et même international. Il s’agit de la plus importante crise bancaire depuis celle de 2008 qui avait provoqué une récession mondiale. Illustration, le Crédit Suisse très éloigné de la Californie où se trouve la SVB, est aujourd’hui considéré comme étant très fragilisé.
Les cours du baril ont perdu plus de 40% depuis l’été 2022
Conséquence, les cours du baril ont abandonné mercredi 15 mars entre 4 et 5%. Ceux de qualité Brent sont tombés à 74,35 dollars, leur plus bas niveau depuis septembre 2021, et ceux aux Etats-Unis du WTI (West Texas Intermediate) sont descendus à 67,61 dollars, leur plus bas niveau depuis juin 2021. Le pétrole a perdu plus de 40% depuis les cours atteints en juin 2022 et plus de 10% depuis l’annonce de la faillite de la SVB à la fin de la semaine dernière. Et les marchés en sont toujours à tenter de mesurer les répercussions de cette faillite. «Craignant une récession et une baisse de la demande, les prix chutent» soulignent les analystes d’Energi Danmark.
La crise bancaire américaine peut devenir internationale
Mercredi, les inquiétudes sur la solidité des banques se cristallisaient autour des problèmes de Crédit Suisse dont le premier actionnaire, la Saudi National Bank, a exclu toute montée au capital de la banque en difficulté. Ce qui a ainsi commencé comme une crise bancaire régionale et limitée aux Etats-Unis pourrait se transformer en une crise bancaire internationale. Et les relatives bonnes nouvelles sur la consommation mondiale de pétrole n’y ont rien fait.
Ainsi en Chine les ventes de détail, principal indicateur de la consommation des ménages, ont enregistré leur premier rebond depuis septembre, signe d’une reprise de l’activité depuis la levée des restrictions anti-Covid. L’augmentation de la production des raffineries chinoises en janvier et février, témoigne également d’une reprise de la demande de carburant. Enfin, mardi 14 mars l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a révisé à la hausse la demande chinoise dans son rapport mensuel. Mais cela a peu de poids face à une perte de confiance dans le système bancaire international.